Entretien avec Midgard : Une startup innovante qui met la technologie au service de la sécurité civile

Entretien avec Midgard : Une startup innovante qui met la technologie au service de la sécurité civile

Bonjour Anne-Sophie Cadre et Laurent Terramorsi, vous êtes respectivement la présidente et le directeur des opérations de la startup Midgard. Pouvez-vous présenter votre entreprise ?

Anne-Sophie Cadre : Midgard est une jeune entreprise innovante fondée en mai 2018 et qui propose une application web de stockage, traitement, visualisation et analyse des données drone pour les différents acteurs de la sécurité civile. Nous aidons les pompiers à visualiser leurs images drone et à les analyser pour être en mesure de connaître l’emplacement exact d’une situation et ses caractéristiques. Par exemple, dans le cas d’un incendie nous allons pouvoir les aider à localiser un point chaud pour qu’ils puissent l’éteindre plus rapidement, mais aussi d’effectuer une simulation de la propagation du feu, de présenter des données chiffrées sur la situation et de suggérer un déploiement optimisé.

Laurent Terramorsi : Midgard est un outil d’aide à la décision à destination des acteurs de la sécurité civile pour tout type d’intervention, d’abord pour les feux de forêt mais aussi la recherche de personne en montagne, la recherche d’avalanche, l’évaluation du risque d’explosion, etc.

 

Parlez-nous de Midgard, comment vous est venue l’idée ? Où en êtes-vous aujourd’hui ?

A-SC : J’ai fait une école d’ingénieur aéronautique (ENAC), mais je trouvais que les technologies ne bougeaient pas assez vite, alors je me suis orientée vers les drones car c’est un secteur porteur où il y a beaucoup à faire. Le drone est un outil pour capter les données, mais pour moi le plus important réside dans l’analyse et l’interprétation des données. J’ai fait plusieurs stages en France et à l’étranger, puis j’ai ensuite suivi un master en IA à Telecom Paris, puis un stage en Corse. C’est là que j’ai rencontré des pompiers qui utilisent les drones mais qui ne savent pas vraiment comment exploiter le potentiel des données. J’ai créé Midgard et j’ai rencontré Laurent (pompier professionnel et diplômé en gestion de crise, secours et soin) qui m’a rejoint dans l’aventure Midgard.

LT : Le fait que j’intègre l’entreprise a permis de faire le lien avec le terrain et de créer un outil qui corresponde au besoin réel. Aujourd’hui certaines personnes ne perçoivent pas encore la capacité de l’outil, c’est ça qui est intéressant et motivant.

A-SC : Nous avons bien avancé depuis la simple idée. Aujourd’hui le produit est opérationnel et on a un partenariat avec les SDIS du Gard et des Bouches-du-Rhône, et bientôt, nous l’espérons, avec d’autres SDIS.

 

Vous avez été accompagné par Mandarine CODI lors de votre incubation, expliquez-nous ?

A-SC : On est deux personnalités absolument opposées, c’est ce qui fait vraiment la force de l’entreprise, puisqu’on a deux personnalités très complémentaires, mais à côté de ça on a eu des soucis d’organisation et de répartition des tâches.

LT : Il fallait le décodeur pour que moi je comprenne l’ingénieur et que l’ingénieur comprenne l’homme de terrain, ce qui n’est pas évident au départ. Le fait d’être accompagné* et de comprendre nos fonctionnements, ça nous a aidé. Nos deux profils amènent de la complémentarité. Ça a été un tournant pour l’entreprise lorsqu’un équilibre a été trouvé pour articuler le fonctionnement.

A-SC : Je trouvais ça très intéressant d’être accompagné par Virginie dans ce cadre-là. Elle nous a aidé à nous comprendre et à trouver la meilleure position de chacun dans l’entreprise pour être le plus efficace possible.

LT : Grâce à Mandarine CODI on a maintenant des clés pour anticiper les désaccords, pour gérer les problèmes futurs, anticiper et continuer d’avancer ensemble.

 

Fort de votre expérience, que conseillerez-vous à quelqu’un qui veut créer sa start-up aujourd’hui ?

LT : Quand on a une idée, qu’on l’a analysée et qu’on a la conviction que le projet est porteur, il faut y aller, il ne faut pas avoir peur. Il faut se renseigner sur ce qu’il se passe, ce qu’il se dit. On n’est pas seul, on peut facilement être accompagné par différentes personnes, différentes structures. C’est vrai que le projet on le porte seul, on est tous les jours avec, on y pense jour et nuit, samedi et dimanche mais on n’est pas seul. L’avantage qu’on a eu à faire ce programme [NDLR : Miss Mandarine**] c’est qu’on a sorti la tête du guidon et qu’on a pris du recul. On a pu observer les choses avec un autre angle pour avancer et être meilleur dans ce que l’on fait

A-SC : Il faut se lancer, il faut vraiment y aller, c’est quelque chose qui fait peur mais il y a plein de soutiens, de nombreuses possibilités d’accompagnement que ce soit les incubateurs comme Inizià à Ajaccio, Mandarine CODI qui nous a soutenu ou HEC qui nous a permis de nous former avec le programme Challenge Plus. Une fois qu’on est lancé, on se rend compte qu’on n’est pas tout seul. De manière plus générale et du point de vue du comportement, ce que je conseille et que Mandarine CODI nous a aidé à appliquer, c’est une grande ouverture d’esprit et de vraiment toujours essayer de bien comprendre les besoins, les autres, les gens, le produit et de pouvoir l’adapter à ce que l’on veut faire.

 

Merci Anne-Sophie et Laurent, bon courage pour le développement de votre produit, même si l’on espère tous que les feux de forêt seront limités cet été.

 

* Par le programme Team CODI – Équipe fondatrice de startup de Mandarine CODI.

** Miss Mandarine est un programme de formation proposé par Mandarine CODI qui met en relation des managers de grands groupes avec des startups dans une démarche d’échange et d’apprentissage réciproque des pratiques professionnelles de l’autre.



Le premier dispositif de mise en relation de talents de groupe et d'équipes dirigeantes de startup

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