Détachons-nous du conditionnement à l’exercice qui tombe juste

Exercice qui tombe juste

Détachons-nous du conditionnement à l’exercice qui tombe juste

L’exercice qui tombe juste

En France, et plus largement dans le monde occidental, par notre éducation, nous sommes tous conditionnés par « l’exercice qui tombe juste ». L’exemple le plus évocateur de ce type sont les exercices que nous avons résolus par centaine lors de toute notre scolarité, notamment des exercices de mathématique. Vous souvenez-vous de ces exercices avec Paul qui a 8/5 de Franc et qui veut savoir combien de Carambar il pourra acheter en plus de la baguette pour les échanger avec Pierre qui se déplace à 80 km/h dans le train avec dix pommes dans sa poche ?  

Plus sérieusement, ces exercices permettent d’apprendre la logique cartésienne, c’est-à-dire d’avoir un raisonnement méthodique, rationnel, en un mot, ce que nous nommons aujourd’hui « logique » dans le langage courant. Suivant ce raisonnement, nous pensons dès lors que chaque exercice, chaque problème peut être résolu et aboutir à un résultat juste. Nous imaginons qu’il existe naturellement une solution juste et un résultat connu par une autorité, en l’occurrence le professeur. Ce schéma se poursuit ensuite pendant l’enseignement supérieur où les enseignants évaluent toujours si les étudiants écrivent les réponses attendues et justes lors des examens. Une fois l’entrée dans la vie active, que se passe t-il ? Il faut trouver une figure d’autorité qui connait la réponse juste, alors qu’il n’y a plus d’exercice qui tombe juste ! 

En effet, dans la « vraie vie » ce n’est pas si facile… Comme toujours la pratique est souvent bien éloignée de la théorie. Certains problèmes sont insolubles ou impliquent des choix difficiles et complexes, d’autres ont plusieurs solutions, plusieurs résultats, et bien évidemment, pour de nombreux problèmes la solution reste à trouver. Il n’existe que rarement un exercice qui tombe juste, d’autant plus lorsque la complexité du problème augmente.  

Et dans l’entreprise ?

Dans le monde de l’entreprise, nous avons tendance à reproduire ce même schéma car nous avons été conditionnés depuis l’enfance. En effet, dans les entreprises – d’autant plus celles avec un management pyramidal – il est généralement attendu de la hiérarchie qu’elle sache répondre aux problèmes, ou du moins, trouver les solutions. Si le chef ou le manager doutent ou ne connaissent pas la réponse à un problème ils peuvent être perçus comme incompétents par leurs équipes. Pourtant, ce n’est pas leur rôle d’avoir réponse à toutes les questions et tous les problèmes. Le rôle d’un manager aujourd’hui est de faire fonctionner une équipe, de la motiver et l’organiser pour que les collaborateurs puissent travailler et s’épanouir tout en étant performants. Dans ce cadre il peut effectivement poser le problème et chercher des solutions avec ses équipes ou à l’extérieur. Il doit être facilitateur plus que professeur !  

Il en va de même pour les startups, notamment lorsqu’elles sont accompagnées. En effet, nous avons déjà pu observer que certains fondateurs de startups ont tendance à adopter la même démarche avec leurs incubateurs. Ils s’attendent à ce que l’incubateurs ait une réponse à chacune de leurs questions… Or c’est aux créateurs de la startup de résoudre ses problèmes. Répondre à un besoin ou une problématique est le fondement même d’une startup. 

Détachons-nous de ce conditionnement à l’exercice qui tombe juste. Cessons d’attendre que quelqu’un ait une solution toute prête, alors qu’il n’y a que rarement de solution toute faite. Le doute est salutaire, c’est dans la recherche de la solution qu’émerge l’innovation. Alors allons-y, trouvons des solutions et innovons ! 



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