Pourquoi (trop) d’ambition tue les projets innovants ?

L'ambition tue les projets innovants

Pourquoi (trop) d’ambition tue les projets innovants ?

Derrière le titre volontairement polémique de ce texte, se cache une vraie problématique pour les porteurs de projets innovants. L’ambition est à l’origine d’un projet certes, mais une trop grande ambition peut potentiellement nuire à un projet… Nous l’avons tous vécu. Grand groupe ou startup, cela est valable dans les deux contextes. Le mécanisme est différent, mais la solution reste la même.  

La question des ressources, notamment financières, est une préoccupation majeure pour de nombreux entrepreneurs. La recherche de financement, la préparation de levées de fonds et les présentations devant des banques ou investisseurs sont le quotidien de nombreuses startups. À l’inverse des entrepreneurs et créateurs de startups, les grands groupes disposent généralement de ressources, pouvant être dans certains cas considérables. 

À première vue, nous pouvons penser que le grand groupe est bien plus armé pour innover. Il possède les moyens de son ambition. Cependant, est-il nécessaire d’avoir des moyens financiers importants pour innover ? Derrière l’apparente simplicité de cette question, se cache en réalité un mécanisme de l’innovation plutôt contre intuitif, mais que nous remarquons régulièrement lorsque nous accompagnons des startups.  

Mais alors comment l’ambition peut-elle tuer les projets innovants ?

Observons comment se déroule un projet innovant dans l’entreprise X, un grand groupe de plusieurs milliers de collaborateurs avec des finances solides. Ce groupe fait partie des leaders de son secteur. Lorsqu’il souhaite créé un nouveau produit ou une nouvelle offre, il réalise un cahier des charges et il suit ses processus et parcours habituels : montage de dossier, validation par la hiérarchie, etc. (ce qui n’est pas toujours le meilleur moyen d’être innovant). Il vise le produit parfait. En effet, étant leader dans son secteur, il ne peut pas se permettre d’être approximatif ou de développer un produit rudimentaire. Le grand groupe est ambitieux et il a les moyens de l’être. 

Pourtant l’innovation nous apprend qu’il faut être parfois approximatif et imparfait pour rester ouvert et pouvoir adapter son innovation aux tests utilisateurs qu’elle va subir. Rappelez-vous, une innovation n’est pas une chose parfaite mais  une chose utile et utilisable par une population donnée. 

Observons maintenant comment la création d’un produit innovant se fait dans l’entreprise Y, une startup. Cette entreprise est également ambitieuse. Ses fondateurs l’ont montée car ils croient en leur idée. Ils s’investissent et se donnent toutes les chances de développer un produit innovant et leur entreprise. Or, à la différence du grand groupe, la startup a des ressources généralement très limitées, surtout au début. Elle n’a clairement pas les moyens de ses ambitions, mais ce n’est pas ce qui l’arrête ! Trois possibilités s’offrent alors à elle : augmenter ses ressources et moyens financiers, ce qui n’est pas toujours simple lorsque personne ne comprends le potentiel de l’idée innovante, limiter son ambition à hauteur de ses moyens ou combiner les deux à la fois.

L’innovation au niveau de ses moyens 

Mais attention, limiter l’ambition ne signifie pas innover au rabais, mais innover au niveau des moyens disponibles. Avec des moyens limités, la startup est obligée au commencement de « penser petit », par exemple de créer un MVP, de faire un POC et de le dupliquer. Puis, dans un second temps, après avoir augmenté ses ressources (ce qu’elle peut faire à partir du succès du MVP et du POC), il devient possible de « penser un peu plus grand » et d’avoir l’ambition de changer le monde. Finalement, la startup peut percevoir le manque de ressource comme un obstacle à son développement, alors que c’est justement cette spécificité qui va lui permettre d’avoir du succès, notamment car elle va compenser ce manque par de la mobilisation du réseau, et l’engagement personnel. 

Les grands groupes avec des moyens ont souvent des difficultés à « penser petit », ils suivent généralement la logique causale à laquelle ils sont habitués, ils pensent tout de suite « grand » et sont immédiatement ambitieux. Pourtant, commencer « petit » n’est pas un manque d’ambition, loin de là, mais cela offre plus de chances d’aboutir à quelque chose de « grand ». L’intrapreneuriat en est le meilleur exemple. 

Notre conseil ! 

Évitons que l’excès d’ambition ne restreigne le potentiel ou le développement de projets innovants. Il y a probablement déjà trop de projets intéressants relégués dans les oubliettes faute de moyens. Commençons petit, avançons par étapes : itérations, TOC, POC, créons des MVP, enrichissons ces projets, dupliquons-les, faisons les croître progressivement, jusqu’à ce qu’ils deviennent de GRANDES innovations.  



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