11 Mai Innovation : L’incertitude dans les projets innovants, force ou faiblesse ?
Chacun d’entre nous vit une période totalement inédite, tant sur le plan personnel que professionnel. Nous faisons face à la perte de nos repères, au respect de fortes obligations et à un futur incertain. Nous savons qu’il sera vraisemblablement différent, nous l’espérons meilleur.
Une situation qui ressemble, en partie, à celle vécue par les porteurs de projets innovants. Contraints par le temps, le budget et diverses réglementations, ils évoluent dans un environnement inconnu, potentiellement créateur de valeurs.
L’incertitude dans les projets innovants serait-elle une force ou une faiblesse ?
Incertitude dans les projets innovants : une difficile prise de décision
L’histoire des entreprises regorge d’organisations disparues, faute d’avoir saisi les opportunités d’innovation qui s’offraient à elles.
Détrônée à l’aube des années 2000 par le numérique, la technologie dite « argentique », en est un exemple célèbre. Les Smartphones, à la qualité d’image sans cesse améliorée, ont rapidement remplacé les appareils photos.
Challengés par de nouveaux venus de l’industrie de l’électronique, les fabricants d’appareils traditionnels ont presque tous fait faillite. Ils n’avaient pas mesuré l’irrésistible poussée du numérique, ni anticipé les usages nomades naissants.
Plus récemment, de grands groupes de l’aéronautique n’ont pas cru à l’avènement des nano-satellites. Ils correspondent pourtant aux attentes actuelles du marché : des prix plus accessibles et des cycles de production plus rapides.
Faire face aux marchés incertains, aux technologies inconnues et aux innovations de rupture est certes difficile. Mais s’adapter aux évolutions du monde et aux besoins émergents s’avère crucial et parfois vital pour les entreprises. Même si cela les oblige à passer d’une conception traditionnelle à une conception innovante.
Incertitude dans les projets innovants : le socle de la vision stratégique
Autrefois utilisée par les organisations, la conception dite « réglée » n’est plus toujours adaptée à l’économie actuelle. Structurée par des bureaux d’étude, elle était basée sur l’utilisation collective de règles permettant l’amélioration continue. Or, perfectionner régulièrement des produits, des technologies ou des services existants n’est plus forcément suffisant.
Les entreprises doivent souvent recourir à de nouvelles pratiques, telle que la conception dite « innovante ». Cette dernière leur permet de déployer un projet aux multiples inconnues : l’essence même d’un projet d’innovation.
Cependant, si la gestion de l’incertitude est aisée pour certains, elle est plus difficile pour la plupart d’entre nous. Mandarine CODI conseille alors aux entreprises de poser une vision stratégique (l’endroit où on veut aller, l’objectif qu’on s’est fixé) sachant que le chemin pour y accéder pourra être sinueux, remplis d’opportunités et obligeant parfois à des pivots stratégiques qui décaleront la vision.
Car même si finalement le résultat final et la façon de l’atteindre sont encore inconnus, les organisations connaissent la problématique à résoudre. Elles savent aussi que les solutions existantes sur le marché ne sont pas satisfaisantes.
Fortes de notre méthodologie, d’un management de projet rigoureux et d’une posture innovante de leurs collaborateurs, elles peuvent répondre aux besoins identifiés.
L’incertitude dans les projets innovants, créatrice de solutions disruptives
A notre sens, la gestion d’un projet innovant requiert une posture d’ouverture, ouverture d’esprit mais avec un mode opératoire très cadré. Ces données et actions assez antinomiques peuvent en perturber plus d’un. En général, le collaborateur choisira le mode ou vert ou le mode cadré alors que le projet requiert cette double approche.
Dans cette période de forte incertitude, autant pour l’entreprise que pour ses acteurs, les séances de créativité vont se succéder. Elles auront vocation à élaborer différents scenarii, parfois totalement opposés les uns aux autres. A ce stade, il sera impossible d’identifier le plus pertinent, tant les possibilités seront nombreuses et que le monde de demain est incertain.
Cette première phase de l’innovation correspond à une perte (volontaire) de repères. Les organisations doivent accepter de l’adopter pour concevoir des solutions (réellement) inventives. Charge aux participants du projet de dépasser les principes, dogmes ou a priori pouvant inhiber leur recherche de solutions.
La seconde étape consiste à développer et à cadrer le projet innovant. Même si de nombreuses inconnues demeurent encore, il faut faire des hypothèses et procéder à des arbitrages. Puis progresser vers l’objectif fixé, en respectant les ressources et le délai impartis.
Nourrie de l’analyse des tendances sociétales et de l’écoute du marché, l’organisation pourra alors élaborer une solution encore plus innovante. Associée à cette démarche, la méthodologie Design Thinking permettra de réajuster une offre, voire de l’augmenter.
L’incertitude dans les projets innovants : de la peur à l’apprentissage
L’incertitude fait évoluer les entreprises et les individus, en terres inconnues. Un voyage très anxiogène pour la plupart d’entre nous. En fragilisant nos repères, il nous contraint à nous challenger nous-mêmes. Tandis que les porteurs de projets innovants en saisiront, de manière contrainte ou par appétence, tout le riche potentiel.
Quoi qu’il en soit, notre expérience en management de projets d’innovation nous permet d’affirmer qu’un retour en arrière est toujours possible. Si l’exploration s’avère décevante, nos anciennes pratiques restent mobilisables.
Cependant notre recherche peut aussi nous conduire vers des solutions porteuses de sens et de valeurs. C’est précisément ce que nous vivons actuellement. L’anxiété, liée à la crise sanitaire, a donné naissance à de magnifiques élans de solidarité. Des métiers et des services jusqu’ici peu reconnus ont retrouvé leur juste place, dans notre société.
En nous propulsant hors de notre zone de confort, l’incertitude nous a forcé à puiser au plus profond de nos ressources et de nos richesses. Elle nous a poussé à inventer une nouvelle organisation, tant individuelle que collective.
A l’instar des porteurs de projets innovants, nous avons « navigué à vue » et recherché toutes sortes de solutions. Passant d’une zone de peur à une zone d’apprentissage, nous nous sommes adaptés de multiples façons.
Et si c’était cela la force de l’incertitude ?